« Dans cette période, notre approche globale des élèves est un atout »

Equipe enseignante et élèves font au mieux dans ce contexte inhabituel, pour mettre en oeuvre la désormais célèbre continuité pédagogique. L’Espace Numérique Public de la MFR d’Azay-le-Rideau et ses valeurs humaines contribuent à surmonter la période dans de bonnes conditions.

Comme tous les autres établissements d’enseignement, la MFR d’Azay-le- Rideau a eu l’information de sa fermeture au lundi 16 mars. « Le lundi, on a réuni tout le personnel de l’établissement. On a vu avec les formateurs comment s’organiser et ils sont repartis chez eux avec leurs ordinateurs et leurs cours », retrace Benoît Royer, directeur de la MFR. Durant le confinement, certains apprentis travaillent à plein temps dans leur entreprise d’accueil, mais pour la moitié d’entre eux, l’entreprise a fermé. Depuis, les formateurs communiquent avec leurs élèves par l’intermédiaire de plateformes collaboratives, qui étaient déjà utilisées avec les élèves en cursus bac. Un moyen qui permet, en ligne, notamment au jeune de donner ses réponses et au professeur de corriger. Pour cela, il a fallu généraliser la création d’une adresse mail dédiée à chaque élève.

« A la MFR d’Azay, nous avons l’avantage d’avoir un Espace Public Numérique, donc un équipement numérique et des outils et programmes que nous avons déjà l’habitude d’utiliser avec nos élèves de bac », confie Benoît Royer. Les cours prennent la forme de quizz, de documents PDF agrémentés de liens et de vidéos, pour les rendre ludiques et interactifs.

Quasi quotidiennement à heure fixe, chaque responsable de classe s’adresse à ses élèves par l’intermédiaire d’un chat (conversation écrite en temps réel). Des salons sont par ailleurs créés par les enseignants sur certains thèmes, à la demande, selon les besoins de petits groupes d’élèves qui souhaitent des éclaircissements. Une sorte de cours particuliers, qui prennent parfois la forme de visioconférences.

Fédérer les élèves.

Des défis sont aussi organisés, pour fédérer les élèves, les mettre dans l’action, et au final en faire quelque chose de collectif, notamment des vidéos. Une façon de mieux vivre le confinement, pour des adolescents en pleine période de besoins sociaux et relationnels hors de la famille, qui avaient choisi l’alternance ou l’apprentissage pour ne pas avoir que des cours théoriques…

Chaque jour, le directeur et les formateurs « se réunissent » également à distance, « pour prendre des nouvelles de chacun et faire en sorte que les difficultés remontent », indique Benoît Royer.

Après une première semaine de calage, les enseignants se sont arrangés pour que les élèves n’aient pas tous les devoirs au même moment. Ceux-ci ont en principe une semaine pour rendre les exercices demandés. « En fin de deuxième semaine de confinement, certains élèves ont commencé à décrocher. Alors avec l’équipe, on a fait une vidéo humoristique, avec un message : leur redonner la motivation et leur montrer qu’on ne les lâche pas, qu’on va continuer à travailler et réussir ensemble », raconte le directeur.

L’établissement a des contacts au moins tous les deux jours de 97 % de ses élèves, une réussite. « Quand nous n’avons pas de nouvelles, nous les sollicitons, nous appelons les parents, explique le directeur. Le plus important, c’est de garder le lien, plus que l’apport pédagogique en lui-même. » Il reste à savoir comment la situation va évoluer après les deux semaines de vacances.

Terre de Touraine du 17 Avril 2020