Les épreuves du bac 2022 se poursuivent pour certains, quand d’autres attendent désormais leurs résultats. Parmi eux, les élèves de Sapat, très attendus par le secteur du service aux personnes.

Hier, ils passaient leur dernière épreuve du baccalauréat. Demain, ils viendront grossir les rangs des hôpitaux, des Ehpad, ou encore des écoles… Dans la Maison Familiale Rurale (MFR) d’Azay-le-Rideau, les élèves de terminale Service aux personnes et aux territoires (SAPAT) ont passé, lundi 13 et mardi 14 juin 2022, leur oral de soutenance de stage.

En Indre-et-Loire, ils sont une centaine, formés dans cette MFR, mais aussi dans celle de Loches, celle de Rougemont-Tours Val de Loire, et au lycée agricole de Chambray-lès-Tours.

Parmi eux, Maxime, 19 ans, sort de la salle du jury, sous un soleil accablant. Il fait partie des rares garçons inscrits dans cette filière, à 90 % féminine – estime un enseignant. Après une seconde générale, et face à des résultats scolaires fragiles, « on m’a dit que cela allait être compliqué de poursuivre sur une filière générale », confie-t-il. Maxime s’oriente donc vers le bac Sapat.

Au fil des stages son envie de travailler avec les enfants se confirme : il passera, plus tard, les concours pour devenir agent territorial spécialisé des écoles maternelles (Atsem). « Le lien est bien passé avec les personnes âgées, mais je ne suis pas très à l’aise avec le soin », admet-il.

Maxime espère devenir agent territorial spécialisé des écoles maternelles (Atsem).

En trois années, les Ehpad n’auront pas non plus convaincu Anaëlle, Amboisienne de 19 ans, qui leur préfère la diversité des patients dans les hôpitaux. Pourtant, assure une enseignante, « les étudiants arrivent souvent avec des idées reçues, puis avec les nombreux stages, ils changent de parcours : ils constatent que les personnes âgées ont leur vécu, et qu’ils ont beaucoup à en apprendre. »

« Avec les personnes âgées : si on ne démarre pas la journée, leur journée ne démarre pas non plus. J’ai toujours voulu faire mon maximum pour aider les gens » Olivia, 20 ans, candidate au bac pro Sapat

Tout au long de la formation, les élèves jonglent entre petite enfance, grand âge et handicap, explique Victoria, candidate au bac de 20 ans : « En cours, on fait de la théorie et on apprend à communiquer, à cuisiner, à faire les changes, un lit au carré, le bionettoyage,…« , décrit-elle.

« Avec les personnes âgées : si on ne démarre pas la journée, leur journée ne démarre pas non plus. J’ai toujours voulu faire mon maximum pour aider les gens », sourit sa sœur jumelle, Olivia. Leur bac en poche, elles espèrent poursuivre vers une formation d’aide-soignante, du moins pendant un temps. Déjà pompière, Victoria confie économiser pour, un jour, intégrer la Police. Olivia, elle, restera en Ehpad, le temps d’avoir son permis et de devenir ambulancière.

Les soignants manquent

En attendant, « c’est l’un des milieux qui recrute le plus. On court, on court, certains sont déjà employés en CDD durant les week-ends et pendant leurs vacances », s’accordent les jumelles.

Partout, les soignants manquent : moyens insuffisants, défaut de reconnaissance… le défaut d’attractivité continue de peser sur la filière. « Nous faisons de grosses journées, cela freine beaucoup de personnes. Moi-même, je ne pense pas pouvoir travailler toute une vie dans un Ehpad », avoue Victoria.

Dans le corps enseignant, on ne peut que constater que de plus en plus d’étudiants se destinent à l’animation ou aux collectivités territoriales. Un problème pour Carine Cogneau, cadre territorial du réseau d’aide à domicile en milieu rural (ADMR), et jury professionnel d’un jour, qui chiffre entre 20 % et 30 % le manque de personnel de service à domicile.

Nouvelle république 14/06/2022